Kam

Nicola Lo Calzo

Kam est un projet photographique et de recherche sur les mémoires de l’esclavage et de ses résistances au temps de la Postcolonie. Entamé en 2010 par l’auteur photographe Nicola Lo Calzo, ce projet se développe par chapitres et couvre différents territoires d’Afrique de l’Ouest, d’Europe, des Caraïbes et des Amériques, prenant la forme d’un archive ouvert et évolutif.

...Et ainsi l’inconnu-absolu, qui était la
projection du gouffre, et qui portait en
éternité le gouffre- matrice et le gouffre en
abîme, à la fin est devenu connaissance.

La barque ouverte, Edoaurd Glissant

Les Bushinengués des Guyanes: des luttes anti-esclavagistes à la société de masse. Suriname- Guyane française 2014

Le marronnage a produit des sociétés qui se constituèrent comme souveraines. Ces communautés d’esclaves fugitifs furent fondées à travers les Amériques, de la Louisiane, à la Jamaïque, en Haïti, à Cuba, en Colombie, au Brésil, et, parmi d’autres, au Suriname et en Guyane française. Certaines parmi elles perdurent de nos jours. Leurs membres sont les acteurs d’une histoire méconnue d’auto-émancipation et d’auto-libération : les Marrons du plateau des Guyanes, aussi connus sous le nom de Businenge ou Bushinengués. La série photographique Obia donne à voir les liens existants entre le patrimoine magico-religieux des Bushinengués et les nouveaux défis de la modernité, l’acculturation en acte parmi les nouvelles générations et son contrepoids, la déculturation.

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Les Bushinengués des Guyanes: des luttes anti-esclavagistes à la société de masse. Suriname-Guyane française 2014

Le marronnage a produit des sociétés qui se constituèrent comme souveraines. Ces communautés d’esclaves fugitifs furent fondées à travers les Amériques, de la Louisiane, à la Jamaïque, en Haïti, à Cuba, en Colombie, au Brésil, et, parmi d’autres, au Suriname et en Guyane française. Certaines parmi elles perdurent de nos jours. Leurs membres sont les acteurs d’une histoire méconnue d’auto-émancipation et d’auto-libération : les Marrons du plateau des Guyanes, aussi connus sous le nom de Businenge ou Bushinengués. La série photographique Obia donne à voir les liens existants entre le patrimoine magico-religieux des Bushinengués et les nouveaux défis de la modernité, l’acculturation en acte parmi les nouvelles générations et son contrepoids, la déculturation.

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Prenom nom

Le Marronnage

est encore mal connu, tout particulièrement du grand public. Or, il a joué d’une part, un rôle fondamental dans la lutte anti-esclavagiste et d’autre part, dans la construction identitaire des diasporas africaines en Amériques. Le marronnage constitue sans doute la forme de résistance à l’esclavage qui a le plus nourri l’imaginaire des Amériques noires et, dans une certaine mesure, la culture occidentale du début du XIX siècle, comme en témoignent les illustrations abolitionnistes de William Blake. Passé aux oubliettes de l’histoire, il fait aujourd’hui l’objet d’une redécouverte de la part des artistes, écrivains, chercheurs et activistes de tout horizon .

Le marronnage a produit des sociétés qui se constituèrent comme souveraines. Ces communautés d’esclaves fugitives furent fondées à travers les Amériques, de la Louisiane, à la Jamaïque, en Haïti, à Cuba, en Colombie, au Brésil, et, parmi d’autres, au Suriname et en Guyane française. Certaines parmi elles persistent et perdurent de nos jours, et leurs membres sont les acteurs d’une histoire méconnue d’auto-émancipation et d’auto-libération : les Marrons, aussi connu sous le nom de Businenge ou Bushinengués .

C’est au Suriname (ancienne Guyane hollandaise) et dans l’ouest de la Guyana française (où un petit nombre des Bushinengués se réfugia pendant la moitié du 18th siècle) que le marronnage a connu son apogée, sans doute parce que le système esclavagiste s’y exerça de manière extrêmement brutale.
Six groupes des Marrons habitent aujourd’hui le Suriname et la Guyane française: les Saamaka, les Ndyuka, le Aluku, les Pamaka, les Matawai et les Kwinti.

Ces peuples, et les Amérindiens, sont confrontés à des enjeux complexes de transmission de leurs patrimoines, pour la plupart des traditions orales, dans une société qui promeut l’intégration à des modèles urbains, sans réussir à mettre en compte les spécificités de leur culture et leur revendications en tant que peuples autochtones. L’abandon des villages en forêt et l’immigration vers les centres urbains engendrent de nouvelles productions identitaires, détournant les jeunes des pratiques traditionnelles, en faveur d’autres valeurs de réussite sociale.

Du côté français, le système judiciaire ne reconnaît pas les minorités, ni les peuples autochtones en tant qu’entités juridiques. La France n’a pas signé la convention n° 169 relative aux droits des peuples indigènes et tribaux . Elle s’en justifie en invoquant les principes républicains. L’état du Suriname de son côté, malgré le verdict de la Cour Interaméricaine des droits de l’Homme en 2007, qui accorde aux Marrons, notamment le groupe des Saamaka, le statut de peuple autochtone, en lui reconnaissant des droits collectifs sur leur terre ancestrale, n’applique toujours pas le jugement de la Cour .

Dans un tel contexte, un des résultats de cette acculturation est le processus de folklorisation du patrimoine marron. Ce procédé date de l’époque coloniale, il fut un des instruments majeurs de légitimation de l’emprise coloniale. Or, cette patrimonialisation de la culture marronne prônée par les autorités administratives et par certains sujets privés, ne s’accompagne pas nécessairement par une valorisation des individus, groupes ou sociétés marronnes qui la produisent. D’un côté le patrimoine marron devient un instrument de propagande au service des gouvernements ou des partis politiques, en quête de nouveaux potentiels électeurs . De l’autre, les Marrons continuent d’occuper les postes au plus bas de la pyramide sociale qui, en Guyane comme au Suriname, reste encore fortement racialisée et divisée. A la différence de la communauté amérindienne, organisé en mouvement politique identitaire à partir des années 90, chez les Bushinengués il n’ a pas encore eu ce travail de réappropriation identitaire. Chez eux, à exception du groupe Saamaka, il n’y a pas de mouvement de revendication identitaire.

Le travail photographique Obia, réalisé au Suriname et en Guyane française sur les terres historiques des Marrons, le pays Saamaka et le pays Maroni, interroge les liens entre l’exceptionnel patrimoine magico-religieux des Bushinengués et les nouveaux défis de la modernité, l’acculturation en acte parmi les nouvelles générations et son contrepoids, la déculturation. Il pose aussi une réflexion sur les connections entre le marronnage historique et les enjeux de l’immigration contemporaine, entre les mémoires de la période coloniale et les accommodements du présent postcolonial.

Obia, marronnage et mémoires vivantes de la résistance

Dans toutes les Amériques, la perception et la représentation du Marron et ainsi du marronnage varient en fonction du contexte social et historique dans lequel elles s’inscrivent. À Port-au-Prince en Haïti, la statue du Marron Inconnu (muni de la machette et de la conque marine) en face des ruines du Palais National, glorifie la figure populaire de la Révolution contre l’esclavage et élève le Marron au statut d’une figure héroïque et de mythe fondateur. Dans la littérature martiniquaise et dans la culture populaire guadeloupéenne, le « Nègre marron » incarne la résistance à l’esclavage et il représente un support identitaire important pour les nouvelles générations.

Au Suriname et en Guyane française, l’image du « Nègre marron » suscite des réactions inégales, parfois contradictoires. En effet, dans les deux pays en question, les Marrons ne relèvent pas seulement de l’histoire ou du mythe : ils existent comme communautés, en rapport avec les autorités administratives, qui, en fonction du contexte politique (il ne faut pas oublier les deux réalités différentes de la République du Suriname et du département français de la Guyane), portent sur eux un regard condescendant, voir paternaliste, parfois clairement hostile .

Les peuples marrons qui habitent au Suriname et en Guyane française sont six: le Saamaka, les Ndyuka, le Aluku, les Paramaka, les Matawai et les Kwinti. Ils furent amenés comme esclaves par les colons hollandais pour fournir la main-d’œuvre nécessaire au système concentrationnaire des plantations de cannes à sucre et de café. Réfugiés dans l’arrière-pays immense, la forêt amazonienne, pour échapper aux persécutions des colons, ils se sont installés au bord des grands fleuves, loin du littoral, en particulier, le long des fleuves Suriname, Tapanahoni et Maroni.

Au cours de quatre siècles d’histoire coloniale française et hollandaise, ils ont réussi à imposer leur autonomie aux puissances européennes, à travers la stipulation des traités de paix , qui leur accordaient l’autonomie territoriale, une reconnaissance mutuelle, ainsi que le droit à la liberté et à l’autodétermination. Cela cinquante ans avant la révolution haïtienne et cent ans avant l’abolition de l’esclavage (1848 en France, 1863 au Suriname). Les Marrons ont ainsi constitué des sociétés originales et autonomes, de type clanique et matrilinéaire, en marge du système colonial et de la société créole .

Pour les Marrons, la mémoire du marronnage et de la résistance passe avant tout par un complexe système des pratiques culturelles : la divination, le culte des morts, les arts plastiques, les contes, et toutes les pratiques dites « obiatiques » , transmises par voie clanique et familiale depuis le XVIIe siècle. Obia est un mot d’origine Fanti/Ashanti et indique un système des croyances élaborés par les peuples marrons depuis le Fesiten – en Saramaccan les « Premiers Temps » jusqu’à aujourd’hui.L’Obia constitue une de plus significatives formes de mémoire vivante de la résistance à l’esclavage et au colonialisme dans les Amériques du XXI siècle.

Dans le cadre de ma recherche photographique, j’ai pu documenter de manière exceptionnelle les cérémonies funèbres du chef suprême du peuple Saamaka en pays Saamaka, le Gaama Belfon Aboikoni et la divination parmi les Marrons Ndyuka du village de Charvein en Guyane française. Contexte forestier et milieu urbain sont le théâtre des pratiques culturelles différentes et des nouveaux accommodements. Si certains villages d’origine hébergent toujours l’autorité coutumière (c’est le cas du village de Asindoopo, capitale des Saamaka), d’autres ont vu le jour suite à l’immigration issue de la guerre civile (je pense au village de Charvein où sont installées les familles Ndyuka rescapés du massacre de Moiwana). En revanche, en contexte urbain, où habite désormais la plupart de la population bushinengué, en grand partie scolarisée et évangélisée, le patrimoine marron est surtout porté par des associations telle que Mamabobi, et par des initiatives publiques, comme la fête de la Charbonnière à Saint Laurent du Maroni, et « the Maroon day » à Albina.

Acteur.ice.s

Romaric

President Region AIDES Caraibes

Itano Ameté

Animateur patrimoine Ciap

Randolph Lienga

Guide et formateur

Karl Joseph

Photographe et directeur des rencontres de Guyane

Hello

Texte

Mémoires africaines entre secret familial et dark tourism. Senegal, Ghana, Bénin 2010- 2011

A coté des initiaves publiques destinées principalement au tourisme mémoriel, en Afrique de l’Ouest, la mémoire de l’ésclavage reste une affaire locale et privée. D’une part,il y a la mémoire familiale des principaux
descendants de marchands d’esclaves, dont les
afro-brésiliens ou Agoudas, qui furent les plus
importants trafiquants d’esclaves au Royaume
de Dahomey au XIX siécle. D’autre part, il y a les
mémoires discrètes et secrètes des descendants
de victimes, dont la plupart furent d’origine
Yoruba.

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